Ville oxydée au goût de bitume
Gens emmurés dans leurs habitudes
Vies gâchées traînant l’amertume
De vivre cloîtrées dans leurs solitudes
Des rues cimetière qu’on peint de vives couleurs
Derrière les belles pierres qu’on met en façade
Pour que sous les lumières se cache l’horreur
De tous ces cœurs qui meurent en estafilade
Décor trompeur pour tromper la peur
D’une solitude aigrie de fin de vie
Se briment moqueurs les cent vains aigris
Qui soufflent, songeurs, leurs dernières bougies
Dans un monde qui perd, chaque jour, ses valeurs
Rôdent, comme toise, les ombres des froides nuits
Cherchant, en soi, un peu de l’ancienne chaleur
Dans les ronds sournois des verres de whisky
Éclairés par les ténèbres du savoir
Marchent en silence ces fantômes
Reines et roi aux lumières d’un soir
Ombres éthérées recluses des zones
Il gît, là, mon ami, dans une mare de sang
Piètre réponse à la question ultime
Tu t’en allais partout, fier et vaillant,
Clamant à tous que la vie est sublime
Mais la bête vicieuse rongeait en ton sein
Cette joie de vivre que tu donnais à paraître
Cachant sous un faux rire l’immense chagrin
De cette présence qui habitait tout ton être
Vin de liqueur et liqueur de fin
Tu te battais contre la vile morfale
Tu décidas de contrer le destin
En accomplissant le geste fatal
Ville moisie aux vains sentiments, exsangue,
D’où ne sortent plus les lumières d’un espoir
Les larmes des cœurs vides fabriquent des anges
S’envolent, dans la nuit, mille papillons noirs
Je t'aime ma Aurore
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